Cette ultime symphonie de Beethoven, la plus longue des neuf a été achevée au début de l'année 1824, soit douze ans après la huitième symphonie. C'est la première symphonie de l'histoire de la musique qui fait intervenir la voix humaine. Beethoven avait déjà parler du projet de cette nouvelle symphonie dans une lettre de 1812, mais il ne parlait alors que de sa tonalité en ré mineur. La crise traversée par Beethoven dès 1813 n'est pas innocente au long écart qui sépare les deux dernières symphonies. Mais surtout, Beethoven a beaucoup hésité sur la conception de sa dernière symphonie, il la voulait parfaite. Il hésitera notamment à mettre des chœurs dans le finale.
La première exécution a lieu lors d'un concert mémorable à Vienne le 7 mai 1827. La neuvième est donné en même temps que l'ouverture "la consécration de la maison" et des extraits de la "missa Solemnis" (Kyrie, Credo et Agnus Dei). Le succès est grandiose. La symphonie fut dirigée par Umlauf, ami de Beethoven. Le compositeur lui se tenait assis à coté du chef d'orchestre lors de la représentation de l'œuvre. Il était dos à la salle, ne voyant rien et n'entendant rien. Lorsque l'exécution fut terminé, "Caroline Unger, qui avait tenu la partie Alto, eut la présence d'esprit d'amener le maître sur le devant de la scène et de lui faire remarquer les cries et les mouchoirs." Le compositeur très touché s'inclina.
Texte de Friedrich von Schiller
Freude, schöner Götterfunken, Tochter aus Elysium, Wir betreten feuertrunken, Himmlische, dein Heiligtum. Deine Zauber binden wieder, Was die Mode streng geteilt; Alle Menschen werden Bruder, Wo dein sanfter Flügel weilt. |
Joie, belle étincelle des dieux. Fille de I'Élysée, Nous pénétrons avec un ardent enthousiasme, - O céleste ! - dans ton sanctuaire. Ton enchantement unit de nouveau Ce que les conventions séparaient; Tous les hommes deviennent frères, La où plane ton aile si douce. |
Wem der grosse Wurf gelungen, Eines Freundes Freund zu sein, Wer ein holdes Weib errungen, Mische seinen Jubel ein! Ja, wer auch nur eine Seele Sein nennt auf dem Erdenrund! Und wer nie gekonnt, der stehle Weinend sich aus dresem Bund! |
Vous à qui échut l'heureux destin D'être l'ami d'un ami Vous qui avez conquis une noble compagne, Mêlez votre jubilation aux nôtres! Oui, celui qui a pu seulement nommer sienne Une seule âme sur le globe terrestre, Mais celui qui ne l'a pu. qu'il se dérobe En pleurant a l'écart de cette alliance! |
Freude trinken alle Wesen An den Brüsten der Natur; Alle Guten, alle Bösen Folgen ihrer Rosenspur. Küsse gab sie uns und Reben Einen Freund gepruft im Tod; Wollust ward dem Wurm gegeben Und der Cherub steht vor Gott. |
Tous les êtres boivent la joie Aux mamelles de la nature; Tous les bons, tous les méchants Suivent sa trace semée de roses. Elle nous a donné les baisers et la vigne, Un ami éprouvé jusqu'a la mort; La volupté a été donnée au vermisseau Et le chérubin se tient debout devant Dieu. |
Froh, wie seine Sonnen fliegen Durch des Himmels pracht'gen Plan, Laufet, Brüder, eure Bahn, Freudig, wie ein Held zum Siegen! |
Joyeux, compile volent ses soleils, A travers la voûte splendide du ciel, Courez, frères, notre chemin, Joyeux, comme un héros vers la victoire ! |
Seid umschlungen, Millionen! Diesen Kuss der ganzen Welt! Brüder! uber'm Sternenzell Muss ein lieber Vater wohnen. |
Étreignez-vous, millions d'êtres! Au monde entier ce baiser ! Frères, au dessus de la voûte étoilée Doit habiter un bon Père |
Ihr sturzt nieder, Millionen ? Ahnest du den Schopfer, Welt ? Such' inn uber'rn Sternenzelt! Über Sternen muss er wohnen. |
Vous vous prosternez, millions d'êtres ? Monde, pressens-tu le Créateur? Cherche-le au dessus de la voûte étoile! Il doit habiter au dessus des étoiles. |
Allegro ma non troppo, un poco maestoso à 2/4
Molto vivace à 3/4 en ré mineur
Adagio molto e cantabile en si bémol majeur
FInale en ré mineur