La deuxième symphonie reste l’une des plus méconnues de Beethoven. La géante qui lui succède lui fait certainement ombrage. Et pourtant quel chef-d’oeuvre encore une fois! Le larghetto en particulier, est une merveille qui impressionna beaucoup Schubert. Bien qu’elle soit toujours dans la lignée de Haydn et de Mozart, la partition est pourvue d’éléments beethovéniens déjà bien marqués (contrastes, rythmique, coda…).
Le plan est esquissé dès l’automne 1800. Beethoven termine son œuvre à Heiligenstadt, dans la banlieue de Vienne où son médecin lui a conseillé de se reposer, durant l’été 1802. Les esquisses montrent que le compositeur y travaille beaucoup. C’est cette même année que Beethoven rédige son célèbre « testament d’Heiligenstadt » (découvert après sa mort), document poignant dans lequel le compositeur songe au suicide. Atteint d’une surdité qui empire au fil du temps, Beethoven sait que la guérison est désormais impossible. Le compositeur est désespéré. Pourtant le caractère épanoui et vivant de cette symphonie contredit cet épisode dramatique dans la vie du compositeur, ce qui a intrigué les musicologues. Beethoven aurait-il fait la part des choses entre son art et sa vie personnelle ? Rien n’est certain.
La symphonie est exécutée la première fois le 5 avril 1803 au théâtre royal et impérial « An der Wien ». Au programme figure aussi son troisième concerto en ut et son unique oratorio « le Christ au mont des oliviers ». La dédicace va à Karl Lichnowsky, ami et principal mécène, autrefois élève de Mozart. Cette symphonie marque la fin d’une époque. Désormais Beethoven veut ouvrir de nouveaux chemins, la symphonie héroïque est alors en gestation.
Adagio molto à 3/4 - Allegro con brio à 3/8 en ré majeur
Larghetto à 3/8 en la majeur
Scherzo : Allegro à 3/4 en ré mineur
Finale : Allegro molto à 2/2 en ré majeur